Quelles sont les villes qui créent le plus d’entreprises en France ?

Depuis la première élection d’Emmanuel Macron à la présidence en 2017, le nombre de créations d’entreprises ne cesse d’augmenter en France. Si la loi Pacte facilite la création d’entreprises en France, elle favorise aussi la modification en profondeur du tissu économique français.

Infographie : Création d’entreprises en France

: l’essentiel

Evolution du nombre de créations d’entreprises depuis 2017Augmentation de 68%
Statuts des entreprises créées au printemps 202227.5% (Société), 12% (Entreprise) et 60.5% (Microentreprise)
Profils de créations d’entreprises en 20222/3 des entreprises sont créées pour avoir une rémunération complémentaire ou pour créer un emploi.
Région la plus dynamique en France en 2021Île-de-France : +275.206 (+9% par rapport à 2020)
Régions les moins dynamiques en France en 2021La Bretagne et la Normandie avec 35.082 et 35.511 créations d’entreprises.
Présence des femmes dans l’entrepreneuriat français en 202035% des créations d’entreprises mais plus efficaces (augmentation du CA de 5.5% contre 4.8%)

Des créations d’entreprises en nombre croissant

Si l’on en croit les chiffres publiés par l’Insee depuis la première élection du Président Macron, le nombre d’entreprises créées en France est exponentiel. Les Français se lancent à corps perdu dans l’entrepreneuriat, répondant ainsi aux vœux d’Emmanuel Macron de faire du pays une « nation start-up ».

Ni la crise sanitaire, ni la guerre en Ukraine n’ont brisé cet élan, bien au contraire.

Tableau du nombre de créations d’entreprises depuis 2017 en France

AnnéeNombre de créationsPourcentage
2017591.000+7%
2018691.000+17%
2019815.300+18%
2020850.000+4%
2021995.000+17.4%

Croissance du nombre de créations d’entreprises depuis 2017 en France

Depuis 2017, le nombre de créations d’entreprises en France est passé de 591.000 en 2017 à 995.000 en 2021. Cela représente une augmentation d’environ 68%.

Au vu des chiffres, on peut remarquer que la pandémie et le premier confinement n’ont pas empêché le nombre record de créations d’entreprises en 2020 alors même que l’activité économique était ralentie (-10%).

Selon l’Insee, la crise sanitaire expliquerait même la forte augmentation du nombre des entreprises en 2021 (+17.4%) comme si on assistait à un effet de rattrapage par rapport à 2020 (+4% seulement par rapport à 2019).

L’Insee souligne dans son étude que la forte progression de créations d’entreprises en 2021 est dynamisée par la création d’entreprises individuelles. Deux tiers d’entre elles sont en effet des microentreprises, le nombre de nouvelles entreprises classiques s’élevant à 354.325 seulement.

Toutefois, le nombre de créations d’entreprises classiques progresse en 2022 (+8.2%) par rapport aux microentreprises (+1.3%).

Face à cette dynamique, 25% des entreprises ferment au cours des deux premières années et 49.5% dans les 5 ans.

Une très forte proportion de micro-entrepreneurs

Le statut d’autoentrepreneur a démocratisé la création d’entreprises et surtout libéré les initiatives. Il ne représente pas moins aujourd’hui d’une entreprise sur deux. Créé en 2009, ce statut a été conçu pour faciliter la création d’entreprise.

Il suffit désormais de remplir un formulaire en ligne pour obtenir un numéro de Siret et se lancer. Si l’on observe les chiffres de 2022 au premier trimestre, il s’est créé en France 175.727 microentreprises contre 78.360 sociétés.

Tableau des créations d’entreprises entre avril 2022 et juin 2022

Type d’entreprisePourcentage d’entreprises
Société27.5%
Entreprise classique12%
Microentreprise60.5%

6 entrepreneurs sur 10 sont autoentrepreneurs

Entre avril et juin 2022, 60.5% des créations d’entreprises sont des microentreprises. Cela signifie que 6 entrepreneurs sur 10 ont fait le choix de devenir autoentrepreneur.

Une étude de l’Insee publiée en juillet 2021 relativise les atouts du statut d’autoentrepreneur. S’il est facile de créer son entreprise en ligne en quelques clics, les autoentrepreneurs retirent de leurs activités peu de revenus en comparaison avec les autres formes d’entreprises.

En cause, un chiffre d’affaires limité à 85.800€ pour la vente de marchandises et à 34.400€ pour les prestations de services. Ainsi, 29% des autoentrepreneurs fin 2019 sont obligés de cumuler leur activité avec un emploi salarié.

Tableau des revenus moyens d’un autoentrepreneur en 2019

Revenus moyensPourcentage d’autoentrepreneur
100€/mois25%
< 330€/mois50%
> 1.510€/mois10%

A 5 ans, le chiffre d’affaires des microentreprises créées en 2014 atteint 15.800€. Après le premier confinement (2eme trimestre 2020), il s’est effondré de 30% par rapport au même trimestre de l’année précédente, notamment dans les secteurs du transport, des arts, de la restauration et de l’hébergement.

Les microentreprises sont donc plus sensibles au contexte économique et/ou sanitaire. A l’issue du deuxième confinement, si 83% des autoentrepreneurs avaient repris une activité économique, seuls 10% ont réussi à atteindre 60% de leur chiffre d’affaires précédant.

Des formes d’entreprise moins pérennes que d’autres

Si l’on compare entreprises classiques et microentreprises, les entreprises classiques sont plus pérennes. Après 5 ans, 53% d’entre elles sont encore actives contre 1/3 des microentreprises. Les microentreprises du secteur de la santé et de l’action sociale ainsi que du secteur de l’enseignement résistent mieux que les autres.

D’autres paramètres entrent en ligne de compte dans la fragilité des microentreprises : l’âge, la situation professionnelle ou les moyens financiers mis sur la table au départ.

Tableau de l’âge des autoentrepreneurs actifs après 5 ans d’activité

AgePourcentage
> 50 ans29%
< 30 ans16%

Toutefois les autoentrepreneurs les plus âgés ont été davantage touchés par la crise et les restrictions sanitaires. Ils ont touché peu d’aides de l’état. De plus, leur statut prévoit qu’ils ne paient leurs charges sociales que s’ils font du chiffre d’affaires. En l’absence, ils ne touchent rien. Nombre d’entre eux ont dû s’endetter à titre personnel quand les entreprises classiques avaient droit à des prêts garantis par l’état.

Malgré les difficultés rencontrées, la diminution du nombre des créations de microentreprises en 2022 (-4.2%) reste moins importante que les créations d’entreprises classiques (-12.3%).

De nouveaux profils d’entrepreneurs

Le profil des nouveaux entrepreneurs changent. L’Insee a dégagé trois profils types :

  1. Les patrons des entreprises classiques : ils n’exercent qu’une seule activité (1 créateur d’entreprise sur 3 est dans ce cas).
  2. Les entrepreneurs qui cherchent une rémunération complémentaire (c’est le cas des retraités, des étudiants, de certains salariés du privé y compris de nombreux fonctionnaires).
  3. Les entrepreneurs qui cherchent à créer leur emploi (c’est le cas des chômeurs).

Ainsi par exemple, parmi les autoentrepreneurs âgés de 50 ans et plus dont la microentreprise est encore active après 5 ans, 45% sont soit retraités soit au chômage au moment de leur immatriculation et 45% n’ont pas leur baccalauréat. L’autoentreprise permettrait donc de pallier des salaires insuffisants, un défaut de formation, des emplois inadaptés…

Les Français entreprennent plus jeunes

La moyenne d’âge des entrepreneurs en France baisse. Il se situe aujourd’hui à 35 ans, contre 38.2 ans en 2010 et 36 ans en 2020. 40% des entrepreneurs n’ont pas 30 ans.

Tableau de la moyenne d’âge des entrepreneurs entre 2010 et 2022

AnnéeAge moyen des entrepreneurs
201038.2 ans
202036 ans
202235 ans

Les femmes encore sous-représentées

La proportion des femmes dans l’entrepreneuriat a augmenté avec le statut de microentreprise. Elles représentent 35% des créations d’entreprises individuelles.

Toutefois, ce chiffre est stable depuis 2015. Les femmes ne créent donc pas plus d’entreprises sous la présidence Macron. Pourtant, elles bénéficient d’un dispositif d’accompagnement aussi important que celui des hommes (Action’elles, FNCIDFF, l’Agence pour l’Entrepreneuriat Féminin, Les Premières, Force Femmes…).

Au sein des sociétés en revanche, la France est en tête du classement européen pour la présence des femmes dans les conseils d’administration des entreprises du CAC 40 depuis la loi Copé-Zimmermann qui les impose (votée en 2011).

Les femmes investissent les secteurs d’activité où le nombre de créations est le plus important : la santé, l’action sociale, le ménage, l’industrie et l’enseignement.

Tableau de la présence des femmes dans les secteurs où elles créent leurs entreprises

Secteur d’activitésPart des femmes
Santé humaine et action sociale74%
Service aux ménages74%
Industrie60%
Enseignement52%

Les femmes réussissent mieux que les hommes dans l’entrepreneuriat

Les chiffres montrent en revanche qu’elles réussissent mieux que les hommes. Le chiffre d’affaires des entreprises féminines en 2020 a augmenté de +5.5% en moyenne contre 4.8% chez les entrepreneurs masculins. Elles enregistrent également un excédent brut d’exploitation de 8.4% contre 6.4% chez les entreprises masculines.

Des régions plus dynamiques que d’autres

Toujours selon l’Insee, les Français entreprennent davantage en Île-de-France. Mais les créations d’entreprises progressent davantage dans les autres régions (+17% en moyenne contre 9%).

Tableau des créations d’entreprises par région en 2021

RégionNombre de créations entreprises
Île-de-France+235.887
Auvergne-Rhône-Alpes+109.126
PACA+89.482
Occitanie+82.827
Nouvelle-Aquitaine+79.261
Hauts-de-France+59.579
Grand-Est+57.900
Pays de la Loire+43.288
Bretagne+37.277
Normandie+33.695
Bourgogne-Franche-Comté+28.097
Centre-Val de Loire+27.002

Le chiffre élevé de créations d’entreprises en Île-de-France s’expliquerait par la volonté de créer son propre emploi. L’activité correspond d’ailleurs au métier qu’exerçait l’entrepreneur pour 62% des entreprises créées. Cinq ans après leur création, 59.1% des entreprises sont toujours actives (hors microentreprises). Mieux, elles ont générés 16.040 emplois. Cette dynamique s’explique aussi par le fait que le niveau d’études y est plus élevé qu’ailleurs.

Tableau du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur

Ile de FranceAutres régions
57%46.4%

Le nombre d’entrepreneurs anciennement cadre salarié s’élève à 43.1% en Île-de-France contre 30.7% dans le reste de la France.

Des secteurs d’activités diversifiés

Les activités de commerce, de transport, d’entreposage et de conseil constituent la part la plus importante des créations d’entreprises depuis 2017. Les activités de livraison à domicile se sont considérablement développées avec la crise sanitaire.

Depuis le début de l’année 2022 et après une légère récession, les activités de commerce et de réparation automobile progressent encore (+7.3%) ainsi que celles liées au transport (+13.4%) et à l’entreposage (+8.9%).

Tableau des créations d’entreprises par secteur d’activité en 2021 par rapport à 2020

Secteur d’activitéNombre d’entreprises
Transport et entreposage+25% dont 83% de microentreprises
Activités de conseils (conseil en affaires, gestion, communication, relations publiques, design)+17%
Services aux ménages+42%
Transport et entreposage+51%
Activités immobilières+39%
Activités de conseil+6%

Tableau des créations de sociétés par secteur d’activité en 2021

Secteur d’activitéNombre de sociétés
Commerce, réparation d’automobiles et cycles+24%
Construction+21%

Des motivations variées

L’Insee a interrogé un échantillon représentatif d’entrepreneurs pour connaître les principales motivations de leur création d’entreprise.

Tableau des résultats de l’enquête de l’Insee

MotivationsPourcentage d’entrepreneurs
Etre indépendant61%
Le goût d’entreprendre44%
Des revenus plus importants27%
Créer son emploi24%
Saisir une opportunité22%
Exploiter une idée14%

La première motivation des entrepreneurs n’est donc pas financière. Si certains souhaitent néanmoins créer leur emploi à la suite d’une période de chômage, et/ou compléter des revenus insuffisants, c’est surtout le désir de devenir indépendant qui prime. Les jeunes en particulier, parce qu’ils ne trouvent pas d’emploi ou parce qu’ils rejettent les contraintes du salariat (management, bureaucratie), ou par manque de formation se lancent dans l’aventure de l’entrepreneuriat.

Depuis 2020 cependant, le chômage partiel imposé par le premier confinement et les difficultés économiques liées à la crise sanitaire ont été les éléments déclencheurs de l’essor record du nombre d’entreprises en France.

Il faut savoir aussi que l’autoentrepreneur subit aussi parfois son statut professionnel parce que les entreprises le lui imposent pour éviter d’avoir à payer de lourdes charges.

Faut-il voir dans la progression inédite des créations d’entreprises depuis 5 ans une modification profonde du tissu économique français ? Une nouvelle manière de produire des richesses ? Toujours est-il que selon un sondage réalisé par Opinion Way en 2021, 1 Français sur 5 déclarait vouloir créer une entreprise malgré le contexte économique.

Des risques inhérents à l’entrepreneuriat

Créer une entreprise comporte toujours des risques : pertes liées à l’instabilité économique, à la demande sur le marché ou à la concurrence, problèmes de trésorerie liés à l’insuffisance de fonds disponibles pour investir ou pallier une instabilité du marché financier. Les bénéfices peuvent aussi être réduits par les aspirations salariales des employés dont la productivité est indispensable à la pérennité de l’entreprise.

L’autre risque est d’ordre juridique. L’entrepreneur est seul responsable en cas d’accidents et de dommages. Il doit supporter seuls les coûts d’éventuelles poursuites.

Enfin, les entreprises dépendent aussi du contexte géopolitique, comme en témoigne la guerre en Ukraine et l’inflation. Pour autant, le chiffre des faillites plaide en faveur de la création d’entreprise : le nombre de procédures au premier trimestre 2022 est inférieur de 26% à celui du premier trimestre 2019, hormis dans le secteur de la communication et de l’information.

Classement complet des villes de plus de 50.000 habitants

ClassementVilleNombre d’entreprises pour 1.000 habitants
1Fort-de-France49,0
2Paris33,5
3Neuilly-sur-Seine33,3
4Bordeaux30,3
5Pantin30,0
6Aubervilliers27,1
7Levallois-Perret25,2
8Lille23,9
9Lyon23,8
10Cannes23,6
11Boulogne-Billancourt23,3
12Nice23,2
13Montpellier23,2
14Clichy22,9
15Bobigny22,8
16Montreuil22,3
17Aix-en-Provence22,2
18Cergy22,1
19Évry21,8
20Sarcelles21,6
21Saint-Denis21,4
22Marseille21,3
23Drancy21,2
24Antibes20,9
25Courbevoie20,6
26Toulouse20,5
27Villeurbanne20,4
28Fréjus20,2
29Asnières-sur-Seine20,2
30Rouen20,0
ClassementVilleNombre d’entreprises pour 1.000 habitants
31Nantes19,4
32Ivry-sur-Seine19,3
33Bayonne19,2
34Vincennes19,1
35Créteil18,6
36Nanterre18,4
37La Rochelle18,4
38Cagnes-sur-Mer18,2
39Annecy18,2
40Grenoble18,1
41Avignon18,1
42Colombes18,0
43Argenteuil17,9
44Saint-Maur-des-Fossés17,7
45Caen17,7
46Rennes17,7
47Roubaix17,6
48Aulnay-sous-Bois17,6
49Bondy17,6
50Noisy-le-Grand17,4
51Tours17,2
52Strasbourg17,1
53Béziers17,0
54Mérignac17,0
55Vénissieux16,7
56Villejuif16,7
57Versailles16,7
58Massy16,6
59Épinay-sur-Seine16,6
60Reims16,5
ClassementVilleNombre d’entreprises pour 1.000 habitants
61Cayenne16,5
62Troyes16,2
63Meaux16,2
64Issy-les-Moulineaux16,2
65Angers16,1
66Nancy16,1
67Valence16,1
68Champigny-sur-Marne16,1
69Clamart16,0
70Rueil-Malmaison16,0
71Vitry-sur-Seine16,0
72Corbeil-Essonnes15,9
73Narbonne15,9
74Le Blanc-Mesnil15,9
75Clermont-Ferrand15,8
76Pau15,8
77Maisons-Alfort15,7
78Perpignan15,4
79Chambéry15,4
80La Roche-sur-Yon15,4
81Orléans15,2
82Chelles15,1
83Fontenay-sous-Bois15,0
84Sevran14,9
85Villeneuve-d’Ascq14,8
86Vannes14,8
87Nîmes14,7
88Hyères14,7
89Grasse14,6
90Sartrouville14,6
ClassementVilleNombre d’entreprises pour 1.000 habitants
91Montauban14,6
92Dijon14,5
93Arles14,5
94Antony14,2
95Saint-Denis14,2
96Pessac14,2
97Toulon14,2
98Laval14,2
99Lorient14,0
100La Seyne-sur-Mer13,8
101Saint-Étienne13,8
102Poitiers13,8
103Amiens13,6
104Saint-Paul13,6
105Metz13,4
106Tourcoing13,4
107Ajaccio13,3
108Limoges13,3
109Mulhouse13,3
110Saint-Pierre13,2
111Albi13,2
112Cholet12,9
113Les Abymes12,9
114Quimper12,7
115Le Mans12,4
116Le Havre12,4
117Beauvais12,2
118Brest12,2
119Dunkerque11,8
120Besançon11,6
121Saint-Nazaire11,1
122Bourges10,9
123Évreux10,6
124Saint-André10,5
125Niort10,5
126Colmar10,5
127Le Tampon10,2
128Saint-Quentin10,0
129Saint-Louis8,5
130Calais8,5
131Cherbourg-en-Cotentin8,2
132Mamoudzou7,8